Inique Inist : THIS MUST STOP !

L'Inist et le CNRS ont, depuis désormais 15 jours que l'affaire est revenue sur le devant de l'actualité, choisi de ne pas répondre, de quelque manière que ce soit, à la polémique soulevée par le service RefDoc. Ce choix ne m'apparaît pas comme le plus judicieux, mais il leur appartient.

Soit il s'agit d'une stratégie réfléchie, genre communication de crise façon Monsanto, pourquoi pas … si l'objectif est d'avoir la même image désastreuse que Monsanto 🙂

Soit ils considèrent qu'il ne s'agit que d'un mouvement d'indignation de quelques énervés absolument pas représentatifs. Ils mesureront très vite à quel point ils se trompent. <Update> Autre exemple de l'ampleur de la mobilisation en cours :

"Le conseil scientifique de l'université de paris 3, réuni en formation plénière le 12 octobre 2012, exprime sa vive préoccupation à propos de la mise en vente par l'Institut de l'Information Scientifique et Technique du CNRS sur un site dédié (Refdoc), à des pris exorbitants, de copies de documents scientifiques par ailleurs souvent libres et gratuits. Cette vente, reconnue illégale en 2010, est toujours pratiquée en toute impunité. Le conseil scientifique de Paris 3 appelle à ce qu'elle cesse." Motion du CS de Paris 3. 12 Octobre 2012.

D'ailleurs, au-delà des auteurs "universitaires", les auteurs "tout court" seraient également bien inspirés d'aller creuser la base Refdoc 🙂 </Update>

Soit ils considèrent que lesdits énervés vont lâcher l'affaire et que tout va rentrer dans l'ordre et dans l'oubli. Ils se trompent. Lourdement 🙂

Soit ils considèrent que l'affaire restera de toute façon cantonnée à l'intérieur de nos frontières. Ils se trompent. L'info circule déjà très largement dans les principales listes de diffusion de et sur l'Open Access dans le monde. De nombreux ténors ont d'ores et déjà pris position, dont Stevan Harnad, qualifiant les pratiques de l'Inist de "troglodytes". Je reviendrai dans un prochain billet sur le détail de cette mobilisation internationale et les points de vue exprimés qui condamnent unanimement l'Inist mais différent légèrement dans les moyens d'agir.

De notre côté, contre ces pratiques déjà par deux fois déclarées illégales, le combat continue 🙂



Colere

Très rapide signalement d'articles importants sur le sujet.

  • Billet de @Lully1804 sur son blog : "Inist : et maintenant on fait quoi ?" qui souligne et démontre à quel point la structure de la base Refdoc est hermétique et à rebours de standards actuels permettant le couplage, l'association ou le "moissonnage" avec d'autres bases de données en Open Access.

Concrètement : il est impossible de comparer pour voir quels documents de Refdoc (donc payants) sont déjà disponibles gratuitement dans d'autres bases. Il serait en effet du plus mauvais effet que l'on puisse vérifier automatiquement l'ampleur de l'affaire 🙂

Marie Lebert est bien connue de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du livre numérique. Elle est également une militante engagée de l'Open Access. Sa traduction a permis au débat de quitter les sphère hexagonales. Qu'elle en soit ici chaleureusement remerciée.

Remarquable synthèse avec historique de l'affaire et qui rappelle, en outre, que le silence de l'Inist et du CNRS à la suite de la parution de ma "lettre à l'Inist" était déjà – le silence – assourdissant suite aux courriers cette fois postaux et officiels déjà transmis par Rémi Mathis (et par d'autres).

Où il démontre admirablement l'étendue de la magouille et invite à raison les responsables d'archives ouvertes à se saisir de l'argument juridique de parasitisme pour faire cesser le scandale.Il pose également l'autre question qui fâche : à quel niveau les revues sont elles complices et/ou coupables ?

  • Perrine Helly nous narre le schéma actanciel complet de l'affaire et en rajoute une – utile et instructive – couche sur d'autres services du CNRS opérés par l'Inist : "Pour en rajouter une couche sur l'Inist".

De mon côté, très prochainement, je vous expliquerai pourquoi l'Inist et le CFC participent, en plus de tout le reste, à une opération à grande échelle de blanchiment de copyright (sorte de copyfraud), et pourquoi il n'est pas impossible que l'enjeu réel à moyen terme soit celui d'une OPA hostile sur l'ensemble du système de prêt inter-universitaire français.

En attendant, une seule urgence.

Venir grossir les rangs des auteurs en colère et demander le retrait de ses documents de la base Refdoc. Deux actions disponibles depuis la même page du site SavoirsCom1.

Et pour suivre l'affaire sur Twitter : #inistgate

Inutile de vous dire qu'on compte sur vos signatures, RT, share, like, +1, courriels et autres viralités éclairées pour signifier à l'Inist et au CNRS que nous ne lâcherons rien sur cette affaire.

Un commentaire pour “Inique Inist : THIS MUST STOP !

  1. L’INIST, composante du CNRS vend cher, avec DRM pour les versions numériques et sans autorisation des auteurs des milliers d’articles universitaires mais aussi de professionnels de l’Information documentation. Ces articles sont souvent disponibles en accès libre sur des archives ouvertes ou librement diffusés par leurs auteurs.

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