Le fond de l’air est jaune.

Demain Jeudi 24 Janvier 2019 paraîtra aux éditions du Seuil un recueil de textes consacrés au mouvement des Gilets Jaunes et titré "Le fond de l'air est jaune".

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L'un des textes que j'avais écrit s'y retrouve, en fort bonne compagnie, puisque vous pourrez aussi y lire (par ordre alphabétique) : Étienne Balibar, Ludivine Bantigny, Louis Chauvel, Isabelle Coutant, Aurélien Delpirou, Michaël Foessel, David Graeber, Samuel Hayat, Jean-Claude Monod, Thomas Piketty, Pierre Rosanvallon, Alexis Spire, Sophie Wahnich et Michelle Zancarini-Fournel. 

L'ouvrage (que je n'ai pas encore vu) comprendra également une documentation visuelle du mouvement (photos, slogans, etc.)

Le mouvement des Gilets Jaunes – qui est loin d'être terminé – marquera durablement l'histoire de notre pays. De cela je suis convaincu. De la même manière que je suis convaincu qu'il n'est que deux manières de tenter de le comprendre : soit en allant au plus près du terrain et en y passant du temps comme l'avait fait Florence Aubenas pour Le Monde, soit en convoquant une pluralité de voix et d'approches capables de rendre compte de la complexité de sa naissance, de son organisation, de ses modes de structuration (en ligne et hors-ligne), de sa composition sociale, de son rapport à l'information et aux médias, etc. 

Je voudrais répondre ici à une critique qui m'a déjà été indirectement adressée et qui concerne "l'opportunisme" éditorial consistant à "faire vendre" sur le dos du mouvement.  De fait la liste des ouvrages à paraître sur ce mouvement est très importante pour les prochains mois : 

Gj(image extraite de la base de donnée Electre.com – cliquez pour agrandir)

On y trouve(ra) du travail journalistique au plus près du terrain, des ouvrages très marqués politiquement (de Plenel à Chouard), et d'autres rassemblements de textes collectifs. Et ce n'est probablement pas fini. 

Au-delà d'un opportunisme éditorial avéré qui répond et obéit aussi à des logiques de marché dépendantes d'un temps médiatique et politique, je pense qu'il est important de pouvoir documenter ce mouvement. Et dans cet effort de documentation qui est aussi la garantie d'une sédimentation historique et culturelle, je crois que le livre imprimé a son rôle à jouer à côté de l'immensité de textes passionnants également publiés sur le web. 

J'avoue m'être également posé la question de la rémunération et je pense que moi ou d'autres plus illustres aurons probablement droit au reproche de gagner de l'argent sur le dos du mouvement. Et ce point qui touche à l'articulation entre la libre diffusion des connaissances et la rémunération des auteurs est chez moi, pour différentes raisons, particulièrement sensible. Je rappelle donc que le texte qui fait partie de ce recueil est et restera disponible intégralement sur ce blog. Et que cela est pour moi essentiel. Comme d'ailleurs d'autres textes d'autres auteurs de cet ouvrage collectif le sont également. J'indique aussi, en toute transparence, que la rémunération perçue au titre du droit d'auteur sera partagée entre les 16 contributeurs figurant au sommaire de la manière suivante : 0.5 % de droits jusqu’à 5000 exemplaires, 0.6% jusqu’à 10 000 exemplaires et 0.7% au-delà.

L'ouvrage étant vendu 14,50 euros je toucherai donc 0,0725 euros par exemplaire. Soit un peu plus de 362 euros si les 5000 exemplaires vendus sont atteints. De toute façon je vous tiendrai au courant l'année prochaine du montant de ces droits. 

L'autre question qui revient souvent est celle de savoir "pourquoi ces textes et ces auteurs plutôt que d'autres ?" Et là très franchement je n'en ai aucune idée. Avant même d'être informé de ce projet éditorial j'avais déjà lu sur le web certaines des autres contributions qui se trouveront au sommaire. Mon texte intitulé "De l'algorithme des pauvres gens à l'internet des familles modestes" avait de son côté beaucoup circulé sur le web et déjà bénéficié d'une couverture médiatique relativement importante. 

Par l'entremise d'une connaissance commune – Xavier de La Porte pour ne pas le citer – j'ai ensuite "simplement" été sollicité par Joseph Confavreux, qui a dirigé la construction de cet ouvrage et en a assuré la coordination. Et en une semaine (pendant les vacances de Noël) nous avons procédé – surtout lui en fait – à différentes relectures et réécritures pour rendre "papier compatible" un texte initialement diffusé sur et pour le web. Merci à lui à la fois pour ce contact et pour ce travail éditorial (et accessoirement pour l'ensemble de son oeuvre, la revue du crieur notamment).

Et puis voilà. Le reste (dont je ne suis qu'une petite partie) sera disponible demain dans toutes les bonnes librairies, probablement dans les moins bonnes aussi. Je suis simplement heureux d'y avoir participé. Parce que je pense que cette participation collective sera réellement utile. Je l'espère en tout cas.  

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