Je serai en grève demain. Voici pourquoi.

Je crois n'avoir raté aucune des journées de grève depuis la rentrée universitaire de Septembre. A la veille d'une nouvelle de ces journées, j'aime, pour me convaincre moi-même, me rappeler la liste des raisons qui me poussent à "embrayer" en me disant que si je n'en trouve pas au moins 5 (de raisons) et ben, je ne la ferai pas, cette grève.

  1. je serai en grève demain parce que je ne me remets toujours pas – et je crois que je ne me remettrai jamais – d'habiter le pays qui a osé inventer le ministère de l'immigration et de l'identité nationale (voir la chronique de Stéphane Guillon de ce matin).
  2. je serai en grève demain parce que j'en ai marre des bonnes idées du sarkozysme, comme celle d'embaucher des précaires à pôle-emploi pour signifier à d'autres précaires qu'ils sont en fin de droit (voir l'émission "Là-bas si j'y suis" d'aujourd'hui).
  3. je serai en grève demain parce que j'en ai marre de constater que chaque année le "programme national" du DUT dans lequel j'enseigne se réduit comme peau de chagrin, faute de moyens, faute de crédits. Et de constater que c'est pareil partout. Et de constater que finalement tout le monde s'y habitue.
  4. je serai en grève demain parce que j'en ai marre d'imaginer à quoi va ressembler, 6 heures par jour et 30 heures par semaine, la scolarisation de mes enfants suite à la réforme de la mastérisation. Et parce que ça fait plus d'un an que TOUT le monde, présidents d'université compris, fait le même constat, et que pourtant, malgré TOUTES les actions menées, rien ne change.
  5. je serai en grève demain parce que, pour différentes raisons personnelles je suis assez sensibilisé à la réforme de la politique de santé, et que j'ai pas envie de me réveiller dans 10 ans en espérant l'élection d'un Obama français proposant de rétablir une couverture santé pour les plus pauvres.

Voilà. C'est chaque fois pareil. Au moment de prendre la décision de me mettre ou non en grève, j'ai d'abord l'impression qu'une journée de grève supplémentaire ne servira pas à grand-chose. Et puis quand je réfléchis 5 minutes, je me dis que sans cette journée de grève supplémentaire, c'est une certaine définition de l'avenir qui ne servira pas à grand-chose.

Rendez-vous donc demain. Quelque part par là.

Un commentaire pour “Je serai en grève demain. Voici pourquoi.

  1. lutte, combat, mobilisation, guerre, affrontement… à quoi bon tout ça? les animaux luttent pour survivre, mais l’homme est au-dessus de ça, ou alors c’est que ça n’en vaut pas la peine, que les fachos nous marchent sur la gueule et basta
    ciao

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