La morale économique du web 2.0 selon Jenkins.

Henry Jenkins est professeur au MIT. Sur son blog il nous livre 4 billets essentiels pour comprendre l’économie et la morale du web 2.0

  • "The moral economy of web 2.0" (Part 1) : Jenkins se livre à un rappel et à une analyse des fondamentaux : Economie du don, User-generated-content, "Vous faîtes tout le contenu, nous gardons tous les revenus". Ce que Jenkins entend par "économie morale" est ensuite décrit dans son billet :
    • ""Moral economy" refers to the social expectations, emotional
      investments, and cultural transactions which create a shared
      understanding between all participants within an economic exchange. The
      moral economy which governed old media companies has broken down and
      there are conflicting expectations about what new relationships should
      look like. The risks for companies are high, since alienated consumers
      have other options for accessing media content. The risks for consumers
      are equally high, since legal sanctions can stifle the emerging
      participatory culture
      ".
  • "The moral economy of web 2.0" (part 2) : Jenkins revient sur la culture de la participation :
    • "How audiences are imagined is crucial to the organization of media
      industries (Ang 1991; Hartley 1987), which rely on such mental models
      to shape their interface with their public. Convergence culture brings
      with it a re-conceptualization of the audience – how it is comprised,
      how it is courted, what it wants, and how to generate value from it.
      Increasingly, audiences are valued not simply based on what they
      consume but also on what they produce. The audience is no longer the
      end point along an industrial chain, and as Bruns (2007a n.p.) argues,
      they no longer need to "resort to auxiliary media forms.
      "
  • "The moral economy of web 2.0 (part 3)" : le troisième billet illustre bien le décalage qu’il peut y avoir entre les intérêts et les exigences de l’audience et ceux de l’industrie-en-quête-d’audience (autour de l’exemple notamment des fan-fictions)
  • "The moral economt of web 2.0" (part 4) : ce dernier billet, revient sur les derniers événements en date, c’est à dire, selon Jenkins, une forme de retour de la prohibition et de criminalisation des pratiques de consomma(c)tion de ces audiences qui entendent tirer parti (et parfois "revenu") de leur apports dans le contexte d’une économie de la participation, un parti et un "revenu" que les industries culturelles rechignent à donner. Jenkins distingue l’approche "prohibitionniste" et l’approche "collaborationniste" :
    • "If the collaborationist approach welcomes fans as potential allies, the
      prohibitionist approach sees fans as a threat to their control over the
      circulation of, and production of meaning around, their content.
      Consumers are read as "pirates" whose acts of repurposing and
      recirculation constitute theft. The prohibitionist approach seeks to
      restrict participation, pushing it from public view. The prohibitionist
      response needs to be understood in the context of a renegotiation of
      the moral economy which shapes relations between media producers and
      consumers.
      " Ce concept d’économie morale (déjà ancien, et que Jenkins attribue à P. Thompson (1971) qui étudia le phénomène des émeutes liées à une situation de pénurie alimentaire), ce concept de morale économique ou d’économie morale donc, "n’implique pas simplement des obligations économiques et sociales entre producteurs et consommateurs, mais également des obligations sociales envers les autres consommateurs."

Le contenu de ces 4 billets est largement repris de l’ouvrage incontournable de Jenkins (Convergence Culture: Where Old and New Media Collide.), dans lequel il démontre que le facteur de "convergence" est davantage un paramètre culturel que technologique et que les compétences acquises au travers d’activités de type "loisir" (autour de l’usage des "nouveaux" médias) sont de plus en plus aisément et systématiquement transférables/transférées dans des contextes professionnels. Enfin, le dernier billet contient une intéressante bibliographie sur la question, de Pierre Lévy à Yochaï Benkler en passant par Clay Shirky.

(Temps de rédaction de ce billet : 45 min)

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