Hyperprésidence ou hypercensure ?

Google news est un reflet. Un instantanné. Il y a deux explications à l’étrangeté que souligne le billet d’Emmanuel Parody sur Ecosphere : alors même nombre de journaux internationaux parmi les plus "sérieux" (et pas seulement les tabloïds anglais), titrent sur la relation entre Nicolas Sarkozy et Laurence Ferrari, la presse française reste muette, elle se rend même complice de censure en effaçant (Choc.fr) des billets évoquant l’affaire, billets publiés sur l’un des blogs hébergés par le site de presse en question. Deux Trois explications disais-je :

  • Primo : la déontologie de la presse française est de loin supérieure à toutes les autres. Elle ne traite que de sujets nobles. Ne s’intéresse pas à "ces choses là". Pour être sûr je vais quand même retourner chez mon buraliste demain afin de me procurer les derniers voilà, closer et autres Paris Match.
  • Deuxio : c’est un cas évident de censure d’état.
  • <Update suite au commentaire éclairé de Joel, ça m’apprendra à poster tard le soir après 3/4 d’heures de discours Sarkozyen …> "la jurisprudence en matière de protection de la
    vie privée en France est largement défavorable aux entreprises de
    presse qui sont sûres à 100% de se faire condamner à de lourdes
    indemnités." </Update>

Dans tous les cas, c’est au mieux de la désinformation, au pire de l’intimidation. Et c’est assurément une nouvelle pierre à l’édifice d’inquiétudes légitimes et grandissantes sur l’indépendance de la presse et des médias français. Cette affaire a par ailleurs toutes les chances de donner lieu à une jolie guerre d’édition sur Wikipédia et à de nombreuses tentatives de redocumentarisation déviantes. D’ailleurs c’est déjà commencé : la page de Laurence Ferrari est passée en semi-protection (elle est donc temporairement non-modifiable), et la discussion fait rage dans la rubrique éponyme.

<Update suite>Suite à la mise à jour ci-dessus (troisième hypothèse), à l’heure ou la planète entière affiche l’information comme un fait avéré, il est troublant qu’aucune information ne filtre à ce sujet en France, ce qui me semble témoigner – là par contre je maintiens – d’une situation plus que délicate de la presse et des médias français, lesquels sont pris entre deux feux : celui de la législation (jurisprudence protection vie privée) et celui bien plus inquiétant des logiques actionnariales des grands groupes. Tout ceci risque, à la marge, de considérablement augmenter la "puissance de feu" d’outils comme Wikipédia, celle-ci n’étant pas assimilée à un site de presse, et les responsabilités éditoriales étant pour le moins délicates à établir. A moins que là encore, la France ne décide de se doter d’une justice d’exception pour l’encyclopédie collaborative. </Update>

(à part ça, si un psychanalyste lacanien lit ce blog et a regardé ce soir l’interview de notre hyper-président, qu’il n’hésite pas à nous livrer ses impressions …)

3 commentaires pour “Hyperprésidence ou hypercensure ?

  1. Il y a une autre explication encore plus basique, désolé : la jurisprudence en matière de protection de la vie privée en France est largement défavorable aux entreprises de presse qui sont surs à 100% de se faire condamner à de lourdes indemnités.
    Quelle que soit la position morale à avoir sur le sujet (a t’on le droit de tout connaitre sur le Président, etc.), c’est un fait, qui est valable pour Sarkozy comme pour Sophie Marceau.
    C’est notamment pour cela que la plupart des médias populaires en ligne (type 20mn.fr) qui n’ont pas les budgets de contentieux des titres papiers (comme Voici) préfère ne parler que des people américains, qui ne se font pas représenter en France.

  2. “La presse française est muette”, “la censure d’état est évidente”. Ce serait vrai si Closer ne faisait pas sa une du mois de Décembre autour de Laurence Ferrari et de “la folle rumeur”. Closer publie a plus de 300000 exemplaires.

  3. 1- Pas le droit car protection de la vie privée, ce qui fait partie des libertés individuelles qui valent d’être préservées.
    2- on s’en fout !!!
    3- s’interroger : de quoi relève le besoin de savoir ce genre de choses ?

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