Ce que l’on sait des réseaux sociaux (2)

(Episode 1)
On sait :

  • … que de la même manière que Google cristallise tout un panorama de problématiques concernant l’accès à l’information, FaceBook est désormais sans conteste l’application qui cristallisera pour les mois (années ?) à venir, la problématique de la collection des individualités humaines, et les problèmes (nombreux) qu’elle soulève.
  • … que cette problématique ("collection des individualités humaines") a désormais un nom, que cette utopie est désormais "incarnée" : il s’agit de construire le graphe social ("social graph") planétaire (voir le texte à l’origine de la propagation "virale" de cette notion). Là où le web sémantique échoue encore à formaliser une ontologie dite de premier niveau (top-level ontology), les réseaux sociaux leaders, Facebook devant les autres, se lancent dans la course pour établir au plus vite le graphe le plus complet possible de l’ensemble des individualités les composant : une modélisation plus qu’un modèle, et au sens documentaire du terme, une "collection" plus qu’une "somme".
  • … que l’article le plus complet sur les tenants et les aboutissants de cette notion de "social graph" est à lire sur TechCrunch : on y retrouve notamment la notion "d’économie de l’attention".
  • … que Facebook compterait à ce jour 70 millions d’utilisateurs. Là encore l’analogie avec Google est troublante : même conditionnel, même opacité dans la "masse" : celle des pages indexées pour l’un, celle des individualités connectées pour l’autre.
  • … ce que c’est que ce fameux "social graph" : “C’est l’ensemble des relations de toutes les personnes dans le
    monde. Il y en a un seul et il comprend tout le monde. Personne ne le
    possède. Ce que nous essayons de faire c’est de le  modéliser, de représenter exactement le monde réel en en dressant la carte (to mirror the real world by mapping it out).
    ” (Trad. de Francis Pisani) Une fois de plus, une carte à l’échelle du territoire.
  • … que les deux géants du Net ne comptent pas laisser passer le train sans le prendre en route, chacun à leur manière.
    • Microsoft, tirant les leçons du passé, sait qu’il est en la matière déjà inutile de songer à rattraper le retard pris sur ce terrain et préfèrerait investir 300 à 500 millions de dollars pour entrer dans le capital de Facebook à hauteur de 5%, ce qui, quelques multiplications plus loin, porte la valorisation du même Facebook à …. 10 milliards de dollars. (via Techcrunch et le WSJ)
    • Google de son côté, qui ne peut tout de même pas tout avaler à coup de millions de dollars, réfléchit au lancement de son propre réseau social, ou plus exactement au passage au premier plan du réseau propriétaire dont il dispose déjà (Orkut), avec la possibilité d’en faire une application "transparente", c’est à dire autorisant le "raccordement" d’autres réseaux sociaux, avec comme intérêt de permettre aux développeurs d’API d’accéder ainsi aux données personnelles de l’ensemble des réseaux raccordés, et pour Google l’assurance de mettre la main sur ces mêmes données, en restant fidèle à sa logique d’Opt-Out. Via Techcrunch encore). En la matière, la clé est celle de la "portabilité" comme en témoignent les débats du groupe de discussion créé pour l’occasion.
  • … que d’où que l’on se place, les chiffres sont vertigineux : 70 millions (supposés) d’utilisateurs de Facebook (cf plus haut), et plus de 100 000 réseaux sociaux différents créés grâce à la plateforme Ning de Marc Andressen.
  • … que progressivement, les sites de diffusion de l’IST proposent de diffuser des articles directement sur Facebook au même titre que sur d’autres réseaux labellisés "scientifiques" (Conotea, CiteULike …) Ainsi Medline propose désormais la possibilité de signaler la publication d’un article dans FaceBook. Le débat (lancé ici et ) sur l’opportunité – et l’opportunisme – de certains circuits alternatifs de diffusion de l’IST n’en est qu’à ses débuts …
  • … que Skyrock serait le premier réseau social de France et le deuxième d’Europe. <Update> Lire à ce sujet l’interview de Pierre Bellanger, PDG de Skyrock) </Update>

Et sur le même sujet, on pourra lire aussi :

Un commentaire pour “Ce que l’on sait des réseaux sociaux (2)

  1. Et bien, dis-moi, c’est richissime en stimuli tout ça ! Ça incite à la réflexion. En tout cas ça m’inspire. Tôt ou tard faudra que j’y consacre le temps nécessaire !
    Jean-Marie
    P.S. J’ai relevé deux erreurs de liens, dans ce billet et dans l’épisode 1, om tu mentionnes Techcrunch alors que le lien renvoie vers ReadWriteWeb 🙂

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