Revoilà le facteur (d’usage).

Dans la lignée de ce que je racontais l’autre jour à I-Expo sur la nécessité de nouvelles métriques quantitatives dans l’évaluation de la recherche pour offrir un modèle alternatif et/ou complémentaire à l’incontournable (mais deplus en plus contesté) facteur d’impact, le site du groupe UKSG qui réfléchit de manière très sérieuse et scientifique à la mise en place effective d’un tel facteur d’usage, vient de rendre public un rapport d’étude (.pdf) qui fait le tour de la question et rend compte de l’opinion des chercheurs et des éditeurs sur le faisabilité et les modalités possibles de mise en oeuvre d’une telle mesure. Rapide traduction des principales conclusions du rapport (nota bene : l’étude repose sur une série d’entretiens téléphoniques approfondis menés auprès de 29 éditeurs, ainsi que sur les réponses à une enquête de plus de 1400 chercheurs et 155 bibliothécaires. On peut donc légitimement considérer qu’elle est légitime.)

  • la majorité des éditeurs soutiennnent l’idée et sont déjà "préparésé à l’idée de voir un jour leurs journaux évalués sur la base d’un facteur d’usage (moralité : nous sommes bien dans une économie de l’accès)
  • les avis divergent sur la manière de calculer ce facteur d’usage : nombre total de téléchargements, et/ou périodes temporelles prédéfinies et étalonnées, et/ou corrélation avec le nombre total d’articles publiés en ligne, etc, etc … (Moralité : ça va effectivement pas être simple de mettre en place une  telle "mesure".)
  • les chercheurs, toutes disciplines confondues, sont largement favorables, et appellent à la mise en place d’une mesure alternative au facteur d’impact. (Moralité : y’a plus qu’à)
  • les éditeurs ne sont pas prêts à communiquer les chiffres de consultation de leurs articles (Moralité : tu m’étonnes !!! Les articles en question sont rappelons-le, le plus souvent payants. Ceci expliquant cela, cela serait effectivement un peu malvenu de s’apercevoir, chiffres à l’appui, du peu de consultation desdits articles au regard du prix exorbitant auquel sont vendus les abonnements aux périodiques électroniques …)

Le reste des principaux résultats de cette étude est accessible sur cette page, et l’étude complète en .pdf

Update du surlendemain : voir aussi sur le même thème (facteur d’usage) : Johan Bollen & Herbert van de Sompel: “Mapping the structure of science through usage” dans Scientometrics (69, 2, 227-258, 2006).
(Via Le Babouin)

Un commentaire pour “Revoilà le facteur (d’usage).

  1. S’ils veulent mesurer quels sont les articles que les chercheurs lisent, et à quel point, le téléchargement ou l’impression ne sont que des approximations (grossières si on en croit la hauteur des piles dans mon labo)—mais j’ai l’impression qu’une solution totalement intrusive est possible : pour les Macistes, essayez Papers (mejentjos.com) et vous verrez qu’on peut être accro à un logiciel de gestion de biblio. Pour peu qu’on récupère les notes et données de lecture, et Big Brother peut vous dire qui sont les papiers lus et appréciés (et même où sont les passages difficiles).

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