Colloque

De retour d’un colloque de 3 jours en suisse. Colloque. Cum loquens. Parler ensemble.

Au sortir de ce genre de manifestation scientifique, on est toujours un peu dans un état second. A peu près 12 communications par jour et la déveine de tomber nuitamment sur un pub irlandais servant des Guiness aussi séduisantes qu’intellectuellement stimulantes quand elles sont bues en bonne compagnie (elles le furent).
Voici donc quelques "éclats de voix", pris sur le vif, improbable patchwork de denses débats. Pour en retrouver l’intégralité :

Pour ce qui est du patchwork …

  • Les DRM ont été évoqués (Digital Rights Management, ou plus exactement, "Digital Restriction Measures" pour Hervé le Crosnier)
  • Vincent Mabillot évoqua les Wikis sous l’angle de la malléabilité éditoriale. Soulignant également que les mêmes wikis avaient permis de se rapprocher de l’idéal de Xanadu avec notamment la possibilité de créer des liens vers des pages qui n’existent pas.
  • on (enfin surtout moi) parla aussi de Folksonomies et d’indexation sociale (le support de ma présentation est disponible : Téléchargement sdndoc.ppt), avec l’idée qui fût suggérée au cours du débat que les Folksonomies (dans le cadre de systèmes documentaires) peuvent être vues comme des traces laissées par les usagers à destination des bibliothécaires. L’idée est grosse modo la suivante : les bibliothécaires connaissent leur fonds grâce au thésaurus et autres systèmes d’indexation, mais ils ont plus de mal à connaître leur public, ou plus précisément, la représentation que ledit public se fait du fonds documentaire. D’où l’intérêt d’une approche complémentaire permettant de réinjecter ces données d’appropriation (folksonomies donc) dans les interfaces d’accès, conjuguées aux procédures classiques. Exemple.
  • Jean-Michel Salaün au cours d’un autre débat souligna un aspect essentiel de la problématique bibliothèque/document/édition numérique : l’inversion du flux des bibliothèques (scientifiques essentiellement) : (de mémoire) "on prend des documents qui existent et sont produits dans la communauté – auto-publication, archives ouvertes, etc. – pour les amener vers le public". Mouvement inverse donc des logiques d’acquisition externes prévalant jusqu’ici. Les unes n’excluant évidemment pas les autres.
  • Il y eut aussi un débat "off" sur la question des identités numériques avec une passionnante intervention d’Hervé Le Crosnier. Le débat rappela les risques d’une base de données des intentions. La gestion des identités "numériques" et de leurs "pseudonymats" (hervé encore) sera peut-être la prochaine utopie documentaire, poursuivant celle du Mundaneum, avec cette fois comme objectif la gestion de la collection humaine des individualités numériques.
  • A signaler enfin qu’Hervé (oui oui, toujours le même) a monté une maison d’édition, baptisée CFéditions. "C" pour cigale et "F" pour fourmi. Parce que le métier d’éditeur (de mémoire toujours) "c’est savoir faire la fourmi pour pouvoir continuer d’éditer des cigales". Parmi les titres édités, les trois articles fondateurs du célèbre Roger T. Pédauque. Et là, Hervé (oui …) se livra à une démonstration de la valeur ajoutée du métier d’éditeur : pour cet ouvrage donc (dont rappellons-le les textes sont par ailleurs disponibles sous forme numérique et gratuitement) il a bossé avec un typographe (pas n’importe lequel, le président des rencontres de Lure), et ils ont choisi une police "qui ne pouvait pas sortir d’une imprimante" (puisque le contenu de l’ouvrage traite de l’impact du numérique comme processus de redocumentarisation … vous suivez toujours ?), donc la police choisie fut le Bitstream Vera Sans, une police "open source", une "police libre" 🙂 Vu que bientôt si j’ai bien compris, nous (vous non plus) n’aurons plus le droit d’utiliser certaines polices déposées par … Micro$oft. Bref, un très beau discours sur l’essence même du métier d’éditeur, qui donne envie d’acheter des livres. Des vrais.

Plein d’autres choses encore furent dites, mais il se fait tard. Et au final, un seul regret. De taille. Pourquoi un orateur capable de captiver un amphithéâtre sur des sujets aussi divers que les DRM ou le métier d’éditeur, pourquoi un auteur produisant des textes passionnants sur tout un tas de questions aujourd’hui essentielles, pourquoi ce gars là N’A-T-IL PAS ENCORE DE BLOG ??!! Oui bon d’accord, par manque de temps peut-être. Alleeeeeeez Hervé, s’te plaît 🙂

4 commentaires pour “Colloque

  1. Merci de nous donner à la fois autant de regrets de ne pas avoir été à ce colloque visiblement passionnant (et passionné) et aussi un peu d’info sur ce qui s’est dit.

  2. Salut Olivier,
    Je partage ton avis, ce type (Le Crosnier) est extraordinaire, je suis content de l’avoir vu à Fribourg dans sa presentation et dans l’animation de la table ronde qui a suivi la conférence très vivante de Mme Bissonnette (directrice de la
    Bibliothèque et Archives nationales du Québec pour ceux qui n’étaient pas là) j’espère qu’il va t’écouter et qu’il ouvrira, si ce n’est pas son propre blog, au moins le blog collectif de Roger!
    Alleeeeeeez Hervé!!!! Alleeeeeeez Roger!!!!

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