WTF le BBF

L'affaire est en train de défrayer la chronique du Landerneau bibliothéconomique. La rédactrice en chef du Bulletin des Bibliothèques de France (aka le BBF) a publié sur sa page Facebook un grand nombre de propos disons … très très polémiques et parfois assez clairement racistes, même si on pourra toujours ergoter sur la délicate caractérisation juridique de ce qu'est un propos réellement raciste (ce qui est un délit) par opposition à de simples "opinions" qu'Eric Zemmour ne renierait pas. 

Si vous voulez vous faire une opinion, les articles qui ont traité de cette "affaire" ont relayé nombre de copies d'écran puisque naturellement, nombre des posts en question ont depuis été retirés ou supprimés :

Yves Alix, le directeur de l'ENSSIB et directeur de publication du BBF, a publié dès le lendemain sur le site de l'école, un communiqué qui commence par ces mots : 

"Un agent de l’Enssib ayant tenu sur son compte personnel Facebook des propos qui ont fortement choqué la communauté professionnelle, je tiens, en ma qualité de directeur de l’établissement, après avoir précisé que cette initiative privée n’engageait ni le BBF ni l’Enssib, à faire la mise au point suivante et à la rendre publique."

Et à poursuivre donc ladite mise au point par un rappel de ce qu'est le devoir et même "l'obligation" de réserve pour les fonctionnaires. Avec laquelle obligation je ne suis pas du tout d'accord mais c'est une autre histoire. 

Pendant ce temps, sur Facebook, les bibliothécaires s'écharpent littéralement entre eux.

D'un côté on trouve ceux qui sont outragés par les propos qualifiés de "racistes" et qui ressortent d'anciennes prises de position là encore tout à fait publiques de la rédactrice en chef du BBF qui tendent à confirmer clairement son orientation politique (rappel : c'est son droit) ; et de l'autre côté on trouve les copains / copines / soutiens de la rédactrice en chef du BBF (dont Anne-Marie Bertrand, ancienne directrice de l'ENSSIB) qui crient au lynchage, à la police de la pensée, et bloquent à tour de bras ceux qui osent dire du mal de ladite rédactrice en chef.

Donc on condamne une forme de racisme décomplexé qui, rappelons-le, n'est pas une opinion. Ou on soutient au nom d'un premier amendement à la française (liberté d'expression totale) ou plus simplement parce que c'est une copine. 

Du sang, des larmes, des cris d'orfraie appelant à la censure ou la condamnant, des bannissements Facebook en mode "t'es vilain t'es plus mon ami", des trolls en veux-tu en voilà, du point Godwin qui ne devrait pas tarder à se manifester, rien que de très classique sur les internets.  

Donc moi aussi j'ai lu attentivement la page Facebook de la rédactrice en chef. J'ai aussi parcouru les anciens "dossiers" et contributions diverses de l'impétrante. Et je ne me prononcerai pas sur le fond autrement que pour dire qu'on y trouve un goût de la provocation politique dans la ligne de ce que peut parfois balancer un Eric Zemmour. Et quelques propos en effet très très très limite.

Mais c'est un autre "fond" qui m'intéresse et qui fait que j'ai eu envie de partager avec vous mes réflexions au travers de ce billet.

Publish or for Perish

Anne-Sophie Chazaud, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est hautement diplômée (doctorat en musicologie, diplôme de conservateur des bibliothèques), elle est responsable éditoriale d'un journal professionnel concernant le monde des bibliothèques, elle est donc supposément aguerrie ou tout du moins sensibilisée aux questions liées à la publication et au "rendu public". Elle l'est par par son cursus, par sa formation, par sa fonction et par le contexte professionnel dans lequel elle exerce.

Pour autant, elle n'a pas été fichue (ou n'a pas jugé utile) de caler la totalité de son profil Facebook en privé, ou de publier "en privé" les posts clairement polémiques qui émaillent son profil et risquaient donc d'interférer avec sa fonction et son statut. Un profil public (puisque tout le monde y a accès, en tout cas jusqu'à aujourd'hui), profil public sur lequel son appartenance et sa fonction dans le BBF étaient mentionnés (elle les a depuis retirés) et profil public qui est orné d'un magnifiquement oxymorique … "privé".

Asc

Comme mon travail d'enseignant consiste (notamment) à enseigner à de jeunes étudiant(e)s la modification que les réseaux sociaux ont apporté aux notions de vie publique et de vie privée et de les aguerrir aux logiques propres à la publication dans ces espaces complexes que sont le web et les plateformes, bref à tenter d'enseigner vraiment le numérique, j'avoue que cette histoire m'a en effet profondément troublé. 

Car comme je viens de l'expliquer, il est difficile de mettre tout cela du côté d'une supposée candeur, ignorance ou insousciance. Ce qui nous laisse donc deux hypothèses : la volonté de choquer et de provoquer le petit monde feutré des bibliothécaires, ou la recherche inconsciente d'une forme de punition symbolique tant il semble évident que la succession de ces propos sur ce profil public d'une personnalité connue et reconnue dans ce milieu allait immanquablement finir par être repérée et lui revenir en pleine figure, lui permettant alors d'adopter la position d'une victime expiatoire sacrifiée sur l'autel de la vindicte de la bien-pensance "islamo-bobo-gauchiste" (pour reprendre des termes utilisés par Anne-Sophie Chazaud). 

Dans son communiqué, Yves Alix (directeur de l'ENSSIB et de la publication du BBF donc) écrit ceci

"Les réseaux sociaux, par leur caractère hybride, à la fois public et privé, obligent à une vigilance toute particulière sur ce plan. En effet, leur fonctionnement tend souvent à brouiller les frontières. Un(e) fonctionnaire écrivant sur un compte Facebook personnel et privé, mais sous son vrai nom et en indiquant sa qualité d’agent public sur son profil, court le risque de voir ses interventions sur le réseau prises non à titre personnel mais, peu ou prou, comme l’expression de sa position publique professionnelle."

En effet tout est là. Et tout cela avait été remarquablement décrit il y a plus de 10 ans par danah boyd, notamment dans cet article : "Social Network Sites : Public, Private, Or What ?" (en pdf). Il n'y a plus d'espace public par opposition à un espace privé, il n'y a plus que des espaces semi-publics et semi-privés.

Comme je suis plus radical que danah boyd, j'explique souvent à mes étudiants qu'il n'y a pas du tout de vie privée sur le web. Que le web est fondamentalement, ontologiquement et définitivement un espace public, un espace de rendu public. Je discute avec eux les enseignements de danah boyd pour qu'ils mesurent à quel point les notions de "public" et de "privé" sont totalement dissoutes par les plateformes au profit d'un perpétuel "semi-public" ou d'un éternel "semi-privé". Je les mets raisonnablement en garde contre le risque de ne rien maîtriser des logiques de publication incitatives qui à grand renfort de logiques algorithmiques et commerciales parfaitement rôdées nous poussent toujours davantage à dire, à cliquer, à liker, à partager et à interagir alors que nous n'en avons le plus souvent ni le besoin ni même l'envie. 

A ce titre l'exemple d'Anne-Sophie Chazaud est parfaitement emblématique de la réussite du modèle imposé par ces plateformes de socialisation : elles sont avant tout des plateformes d'exposition où l'on peut simultanément endosser le rôle de la victime et celui du Victimaire. La victime privée des victimaires publics devenant, si nécessaire, la victime publique de victimaires privés.

Être à la fois victime et victimaire donc. Et souvent y trouver et y éprouver une certaine jouissance. 

D'Anne-Sophie Chazaud à Barbara Lefebvre.

Pour celles et ceux qui n'étaient pas devant leur télé hier soir (c'est mon cas), Barbara Lefebvre est une enseignante choisie pour représenter les "vrai gens" et questionner Emmanuel Macron dans l'émission politique dont il était l'invité sur France 2. 

Problème, on s'est très vite aperçu que cette dame "juste enseignante" était aussi l'une des fidèles des François Fillon et une militante de Sens Commun. Tout cela fut documenté "en direct" sur Twitter tant les preuves étaient faciles à trouver, obligeant le présentateur à lui reposer la question toujours en direct quelques minutes avant la fin de l'émission, et la dame – bien sûr - continuant de nier l'évidence. 

Quel est le lien me direz-vous entre l'affaire Anne-Sophie Chazaud et l'affaire Barbara Lefebvre ? Il est triple. 

D'abord celui d'une non-dissimulation. Anne-Sophie Chazaud ne se cachait pas pour tenir les propos que l'on lui reproche aujourd'hui : son profil et ses propos étaient "publics". Barbara Lefebvre ne se cache pas non plus. Il suffit en effet de taper son nom dans Google pour retrouver très facilement (et ce même avant l'émission) des traces de son appartenance politique et de ses prises de position là encore publiques (ici ou par exemple). Il est d'ailleurs aussi troublant qu'étonnant que l'équipe s'occupant du "casting" de l'émission politique ait à ce point manqué de la plus élémentaire jugeotte, sauf à l'avoir sciemment ignoré pour orchestrer un buzz nécessaire à l'audience. Donc Anne-Sophie Chazaud et Barbara Lefebvre ne se cachaient pas. Elles n'avançaient pas masquées. Et c'est là leur premier point commun. 

Le second est qu'elles s'expriment à une époque et à un moment où, si l'on s'en donne la peine, il n'a jamais été aussi facile, pour chacun d'entre nous, de tout connaître de la vie et des opinions de n'importe qui d'autre. Preuve que même la transparence totale ne nous rend pas nécessairement visible aux yeux du monde, que l'on peut tout dire et tout dévoiler publiquement de nos opinions et pourtant continuer d'exister dans la pénombre ou dans une obscurité, une invisibilité presque totale. C'est leur deuxième point commun. Elles n'avançaient pas masquées mais demeuraient invisibles.

Et le troisième point commun est celui qui va, pour elles deux, s'écrire à partir d'aujourd'hui, à partir de cette subite "révélation", de cette subite "mise en lumière", et qui va leur permettre de ne pas avoir à choisir entre la posture de la victime et celle du victimaire, mais d'être … les deux à la fois. Car comme disait l'autre avant de soutenir Juppé et de voter Macron :

On peut pas être à la fois
Et au four et au moulin
On peut pas être à la fois
Jean Dutourd et Jean Moulin …

Peut-être que si, finalement. Sur Facebook tout au moins. 

 

 

 

C'est assez hallucinant. Et finalement assez révélateur de la définition même de ces espaces "semi-privés" et "semi-publics" que sont fondamentalement les réseaux sociaux et que danah boyd avait remarquablement caractérisés il y a déjà plus de 10 an

 

20 commentaires pour “WTF le BBF

  1. Merci pour votre article qui résume très bien les réelles motivations de cette personne.
    On remarquera également au mieux le silence, au pire le soutien de classe de la part de ses ami•e•s conservateurs•trices.

  2. Ujubib et vous-même ne cachez pas être de gauche et on peut lire sur vos murs des prises de parti évidentes. Silvère Mercier a même annoncé être membre d’un parti, et militer pour lui, il y a quelques années.
    Avoir des idées politiques et les exposer clairement sur les réseaux sociaux (où on parle aussi de questions professionnelles), ça ne pose problème que quand ces idées sont de droite ?

  3. Non. En tout cas à moi ça ne me pose pas de problème. Ce qui pose problème c’est quand ces opinions frôlent le délit (rappel : le racisme n’est pas une opinion).
    Et accessoirement ce n’est précisément pas le point que je traite dans mon billet. Mon sujet c’est la confusion entre public et privé. Pas la droite et la gauche. Et je m’exprime sous mon vrai nom (moi 🙂

  4. Ces opinions sont ni plus ni moins que celles du candidat de la droite républicaine. Celles de la candidate bien partie pour finir en tête ou deuxième de l’élection présidentielle sont plus radicales encore. Parler de délit à leur encontre montre surtout votre déconnexion totale par rapport au pays. La vôtre, qui enseignez pourtant à la jeunesse, et aussi celle de ces bibliothécaires qui considèrent donc que la majorité de leurs concitoyens ne sont que des racistes qui méritent crachats et insultes.
    Et c’est bien le point que vous traitez : vous semblez juger que des opinions de gauche peuvent être émises en public sans problème, mais que des opinions de droite doivent être cachées car elles vont, et c’est bien normal, entraîner un scandale…
    J’imagine que la remarque sur votre “véritable nom” s’adresse à Ujubib, qui a lancé le déchaînement de haine et de violence de manière anonyme ?

  5. Merci pour l’article intéressant et bon courage pour gérer les trolls.
    Sinon, merci au commentateur ci-dessus de ne pas préjuger de ma conscience de classe. Je suis conservateur de bibliothèque et je ne soutiens en rien les propos de ma collègue du BBF. En plus, j’ai plein de papiers froissés dans mon sac, elle me considérerait sûrement comme étant mal intégré…

  6. Si vous voulez être honnête, sinon, dénoncez aussi le comportement de cet Ujubib qui poste de manière tout aussi publique des textes qui appellent à la haine de la police et prennent parti de manière problématique dans le conflit israélo-palestinien (devenez pour qui… rien à voir avec du racisme, bien sûr).
    Il ne le fait pas au nom de son employeur, me direz-vous. Non, mais BBF woman non plus – les deux citent juste leur employeur et la nature de leur travail dans leurs coordonnées Facebook, comme tout le monde

  7. Je ne m’appelle pas vraiment uju bib et vous ne connaissez pas l’établissement où j’exerce.
    C’est comme ça que j’essaye de profiter de Facebook en ne compromettant pas trop mon accueil du public ou mes relations avec mes collègues.
    Je ne suis pas anonyme sur les réseaux, j’utilise cette identité depuis peut-être 7 ans sur twitter et 5 ans sur Facebook. Des bibliothécaires, en majorité sous pseudo (bib est un nom de famille très répandu sur Facebook) me connaissent mieux sous ce nom que sous le mien. J’ai un livre dédicacé à uju bib.
    Bref j’ai pas aimé ce qu’elle a écrit publiquement, avec son badge Enssib bien visible, et je l’ai dit publiquement (dans un groupe de collègues).

  8. Bonsoir, messieurs-dames. Je tiens à remercier tout d’abord l’auteur du blog, pour son extrême mesure et la qualité de son article également. Les faits se sont exactement déroulés de cette manière. Pour les commentaires que je peux lire suite à cet article : Vous faites mention de “propos haineux”. Je suis bibliothécaire moi-même, et le discours haineux, ça fait pas vraiment partie de notre façon de procéder. Nous sommes en général des personnes tolérantes, accueillantes, ouvertes à la discussion. Il s’agit par ailleurs d’un des premiers articles de notre code de déontologie. Au cas où vous ne connaîtriez pas ce code, je vous en donne le lien. Ah oui : dernière chose : notre collègue ne nous a pas jeté en pâture un article posté sur un statut privé. Le statut était tout ce qu’il y a de public. Et c’est ce qui fait l’intérêt de l’article par ailleurs. https://www.abf.asso.fr/6/46/78/ABF/code-de-deontologie-du-bibliothecaire

  9. D’ailleurs il serait intéressant de comparer l’usage de pseudo selon les catégories (les A utilisent plus facilement leur nom que ceux qui ont un chef).

  10. Uju bib et moi-même nous affrontons idéologiquement très souvent, même si nous veillons à garder des échanges courtois. Nous connaissons tous deux nos bibliothèques, par contre, il ne nous est jamais venu à l’idée de nous appuyer sur leur notoriété pour parler “d’autorité” sur des sujets idéologiques… c’est une question de devoir de réserve.

  11. Certes, l’erreur semble si aberrante qu’on est tenté de leur prêter des intentions plus subtiles … mais il ne faudrait pas sous-estimer l’incompétence personnelle de ces décideurs bardés de diplômes face à des situations bassement concrètes. J’ai vu des dircom devant un mur Facebook comme une poule devant un couteau.

  12. Zenodote : où voyez-vous que BBF woman ait parlé d’autorité ou fait appel à son poste pour donner du poids à son propos ?
    Elle a parlé personnellement, et son employeur est par ailleurs mentionné sur sa page. Exactement comme notre hôte d’aujourd’hui, exactement comme Uju bib (qui l’a apparemment retiré depuis cette affaire depuis ma remarque mais elle y était bien puisque je l’ai lue alors que je ne le connais pas).

  13. LVF : peut-être l’avez vous vue sur une copie d’écran diffusée par un de mes ‘amis’ facebook plus ou moins bienveillant, puisque je l’ai rendue privée il y a quelques mois (suite à une discussion avec un collègue).
    + : je suis technicien, pas cadre supérieur et j’utilise une identité numérique différente de mon identitée administrative.
    Permettez-moi de vous faire une remarque sur la facilité qu’ont les gens de droite à mentir d’autorité…

  14. Cette mésaventure aura permis à tous de bien réviser les notions de public et de privé, et de devoir de réserve ! J’ai bien conscience que cette personne a fait pas mal d’erreurs dans l’utilisation de son compte Facebook. Cette confusion entre un profil laissé ouvert et la mention ajoutée “privé” alors que c’est tout le contraire m’interroge grandement sur la maîtrise de l’outil. Je ne partirai pas dans les diverses interprétations possibles, je ne connais pas la dame. Cette contradiction m’a juste laissée pantoise.
    Après, que cette info soit diffusée dans un groupe d’amis par un collègue, soit. Ça reste dans le cadre du privé. Mais j’ai personnellement appris cette nouvelle directement sur mon fil twitter, alors que je connais ni la dame, no ujubib
    . Là, on passe sur du public à grande échelle, on double la viralité de Fb. Bien que je comprenne le choc ressenti face à ces publications, je n’ai pas compris pourquoi certains l’ont rendu encore plus public. Pourquoi ne pas avoir discuté avec l’intéressée pour lui faire prendre conscience de ses erreurs ?J’avoue avoir eu un peu l’impression de lire de la presse people, avec le dernier scoop – scandale. Oui ses publications privées publiques liées à son vrai nom et toutes proches de sa fonction étaient malvenues. Mais j’ai lu des réactions incriminant le bbf tout aussi déplacées. Dans le scandale public – privé, certains en ont profité pour faire des amalgames. C’est là où on voit bien tout l’emballement qui peut se produire sur les réseaux sociaux ! Bref, voilà pour vos cours un exemple magnifique d’une mauvaise gestion de son identité numérique !

  15. Je suis un peu gêné par l’usage d’une distinction public/privé sur Facebook qui me semble créer plus de confusion que de clarté. Cornélius Castoriadis avait proposé en son temps d’opérer une distinction entre sphère privée (intime), sphère publique (politique), sphère privée-publique (sociale) qui me semble plus opérante. [et, ce serait un peu long à expliquer précisément, on retrouve chez Hannah Arendt ce même type de raisonnement autour de l’Académie comme retrait du politique].
    A mon sens, FB relève d’une extension de la sphère privée-publique qui rogne à la fois sur la sphère privée (en particulier parce qu’elle documente les traces de l’intime) et sur la sphère publique (on en a une illustration ici).
    Par ailleurs, la bibliothèque ne peut être une sphère publique (elle est de ce point de vue “neutre” et ses agents doivent s’y tenir), mais elle est fondamentalement une sphère privée-publique, ce qui lui confère une certaine éthique (habermassienne ?) d’accueil de tous les publics sans préjugés (c’est un des éléments portés par le manifeste de l’Unesco sur la bibliothèque publique et c’est à ce titre que les propos de la rédactrice en chef de BBF ne sont pas tolérables), mais aussi d’ouverture sur le débat public.

  16. Les bibliothécaires en pétard
    Une bibliothécaire un tantinet raciste ayant publié des « opinions » plus que douteuses sur sa page Facebook, suscite une guerre intestine dans sa communauté et se fait rappeler le nécessaire devoir de neutralité et de réserve » de sa profession par le directeur de l’ENSSIB. Une triste affaire qui a néanmoins un effet collatéral positif, celui d’un début de mobilisation autour des enjeux et des responsabilités de cette noble profession.
    http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/04/wtf-bbf.html

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