De Haïti au Népal : le web anti-sismique

A l'occasion du récent séisme au Népal, je voulais juste attirer votre attention sur les observations que j'avais rédigées il y a 5 ans de cela, à l'occasion du tremblement de terre en Haïti, lesquelles observations concernent les moyens et stratégies de mobilisation et de coordination des secours et/ou de recherche des victimes mises en place par les grands acteurs de l'internet que sont Google, Twitter et Facebook.

Seule différence notable – et logique – l'entrée de Facebook sur ce dispositif, grand absent lors des événements en Haïti, et qui lance cette fois son propre outil "Safety Check" pour permettre d'identifier des victimes ou des survivants.

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<Mise à jour> Depuis ce matin – 28 avril – Facebook a également mis en place une campagne de collecte de dons.

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</Mise à jour>

Google a, de son côté, relancé son "Person Finder" sur les mêmes bases qu'en 2010.

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Et Twitter, comme le rappelle cet article du Hindoustan Times, est demeuré l'outil le plus utilisé en première intention par les autorités népalaises pour coordonner les secours sur place.

Pour le reste, je vous invite donc à simplement relire mon article de 2010 : "Secousses syntaxiques et tremblements motorisés : Google, Twitter et Haïti" qui n'a hélas pas pris une ride : même évidence concernant l'importance cruciale de la mobilisation de ces grands écosystèmes au travers d'outils dédiés, même paradoxe de voir ces géants d'internet être au coeur d'une mobilisation concernant précisément des lieux et des habitants totalement coupés d'internet, même polarisation subséquente du côté des logiques de "recherche".

Au-delà des secousses, chercher la faille.

L'occasion peut-être également de rappeler que l'ensemble de ceux qui permettent aujourd'hui ce niveau de coordination des secours sont eux-même très concernés par la question d'un tremblement de terre, étant tous situés sur la grande faille … de silicone.

L'objet des secours.

Et l'occasion de s'interroger sur les prochains séismes qui se produiront hélas inévitablement à échéance de 10 ou 20 ans dans différentes parties du monde, lorsque nous aurons basculé du côté de l'internet des objets et qu'à côté des ressources permettant de localiser des "profils" ou d'organiser une "aide linguistique internationale" au travers – notamment – des hashtags Twitter, ce seront peut-être ces 50 milliards de capteurs passifs connectés, et les entreprises capables d'en organiser l'accès et d'en stocker les données, qui seront alors les plus capables d'intervenir de manière efficiente sur ce genre de catastrophe naturelle.

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(Parmi d'autres, voir également cet article de Global Voices Online qui donne quelques exemples de pages Facebook ou de comptes Instagram utilisés soit par des survivants soit par leurs familles)

<Mise à jour> A noter également, et repérée par Big Brother, le travail de la communauté Humanitarian Open Street MapLe Figaro donne aussi quelques exemples. </Mise à jour>

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