Chez Nathan, ils osent tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.

L'histoire est celle de la réimpression, en 2010, d'un livre sur la recherche documentaire de … 1994. Jusque-là aucun problème, sauf que ladite réimpression n'a pas bénéficié des mises à jour qui s'imposaient, d'où certaines pages d'anthologies sur l'interrogation essentielle des services du … minitel !!!

C'est bibliobsession qui a levé le lièvre, et son billet est plein d'une jubilatoire colère. Je ne sais s'il faut blâmer l'éditeur Nathan – pour son inconséquence – ou les deux auteurs (Nicole Le Pottier et Martine Darrobers) … Mais j'espère que les deux auteurs en question n'ont pas été informées de cette réimpression …

<Mise à jour> Réponse sidérante de Nicole Le Pottier qui atteste du mépris dans lequel Nathan tient ses auteurs :

  • "Depuis la parution de La Recherche documentaire en 1994, Martine
    Darrobers et moi, nous avons toujours eu beaucoup de mal pour obtenir
    la possibilité de remettre à jour le contenu de cet ouvrage. Tout au
    plus, avons nous pu faire quelques modifications en 1998 et en 2001 (la
    dernière mise à jour de la webliographie date de mai 2001). Au début de
    2005, nous préparions une refonte totale et une offensive auprès de
    l'éditeur pour la faire admettre, quand le décès brutal de Martine a
    stoppé cet élan et je n'ai plus entendu parler de Nathan. Au début de
    cette année, Nathan m'a "retrouvée", j'ai reçu sans autres explications
    un contrat où il était question d'un texte qui aurait été remis
    quelques mois plus tôt. Je ne l'ai évidemment pas signé. J'ai appris
    plus tard et trop tard par une autre voie qu'une réimpression masquée
    par une nouvelle couverture était lancée. Je n'ai pas voulu cette
    pseudo-édition 2010 ; pour moi, ce livre n'existe plus. J'ai
    déconseillé son achat aux collègues qui m'ont posé la question, et il
    ne figure plus sur les bibliographies que je donne à mes étudiants
    depuis longtemps."
    <Mise à jour>

en tout état de cause, on dénombre déjà 76 bibliothèques universitaires parmi les rangs des victimes de cette escroquerie éditoriale. Un appel est lancé.

Moralité : Nathan, des jeux intelligents, mais des réimpressions à la con 🙂

11 commentaires pour “Chez Nathan, ils osent tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.

  1. Dans la notice Sudoc, Martine Darrobers est indiquée comme décédée en 2005…
    Dans cette même notice, on note aussi “Nouvelle édition” (mensonge éhonté ?)
    mais également “Webibliogr.”. Peut-on imaginer une webographie datant de 1999 ?

  2. Le livre La recherche documentaire chez Nathan, symbole de la dérive commerciale de lédition

    Il existe peu de livres pour le grand public à propos des méthodes de recherche documentaire. Chacun mesure limportance de sensibiliser les gens, qui plus est la génération Y aux astuces des moteurs de recherche et plus largement de la recherche…

  3. Un sérieux bémol dans cette colère webienne ici et chez Bibliobsession : tu écris «Je ne sais s’il faut blâmer l’éditeur Nathan – pour son inconséquence – ou les deux auteurs (Nicole Le Pottier et Martine Darrobers) … »..
    On apprend dans les commentaires chez Bibliobsession que l’une des auteurs était rédactrice en chef du BBF (était-ce difficile à retrouver ?), ou encore qu’elle ou l’autre a dirigé un mémoire.. et ici qu’elle est décédée depuis 5 ans (là encore une information simple à obtenir, mais le mal est fait).
    Autant il est utile de dénoncer ce type d’édition, autant il est bien dommage que les blogueurs ne prennent plus 5 mn pour faire des recherches, ni a posteriori ne présentent la moindre excuse vis-à-vis des personnes ou leur famille, pointées du doigt sans aucune vérification. Ce travers est à mon avis aussi dommageable que l’autre.
    Désolé d’être rabat-joie.

  4. Bonjour Jean-Michel,
    j’avoue sincèrement ne pas comprendre la raison de ta colère.
    Tu sais aussi bien que moi qu’aucun auteur sain d’esprit ne laisserait passer une telle bourde. Il est donc manifeste que c’est l’éditeur Nathan qui est seul en cause.
    Je ne voie pas en quoi le fait d’indiquer le nom des deux auteurs leur porte préjudice; Tout au plus cela leur fournira l’occasion d’un démenti et d’une explication, lesquels me semblent très nettement préférables à un silence qui lui, entacherait durablement leur réputation.
    Je connais Nicole Le Pottier (qui est – fut?- également directrice du DAM à Montauban), je ne connais en revanche pas Martine Darrobers. Si elle est décédée j’en suis navré mais encore une fois, je ne voie pas en quoi mon billet offenserait quelqu’un d’autre que Nathan … Par ailleurs, quitte à vérifier ces sources, ce ne serait pas la première fois que la notice SUDOC enterrerait prématurément quelqu’un …
    Enfin, si je te suis bien, tu aurais préféré que je publie ce billet sans le nom des 2 auteurs ? Ceci n’aurait rien changé puisqu’en 2 clics, les lecteurs dudit billet, seraient tombés sur ces 2 noms … donc …

  5. @ Jms : je précise que je n’ai fait dans le billet aucune mention des auteurs autre que les citer en me demandant s’ils avaient été prévenus par Nathan de cette réimpression. Aucun procès d’intention donc. Merci d’en tenir compte.

  6. Bravo pour cette réaction sur éducpro concernant “la mobilité comme compétence”. Je crois avoir perçu un certain agacement devant ces critères qui évitent de penser. A force de réunions, je me suis convaincu que l’agence de notation pense pour nous, que nous n’avons plus en interne de débats (sinon au café), sinon comment se faire bien noter mais avoir de l’argent.
    Sur l’emploi du conjoint, sur le changement de logement (et les seuls “frais de mutation” du logement qui consommeront plusieurs mois de salaire !), l’effet “time to move”… je ne peux que signer, d’autant plus que de nombreux profs et DR, dont certains dirigent actuellement des EPST et universités, de manière tout à fait performante, n’ont pas bougé depuis leur thèse… et cette génération fait la leçon ? En tout cas, pour le conjoint, il se trouve qu’on recrute parfois les enseignants-chercheurs en couples. De là à dire qu’il y a un profil à moustaches pour la dame, ça ne serait pas très élégant ; mais la fin justifie les moyens, si j’ai bien compris comment fonctionne la nouvelle république…

  7. Depuis la parution de La Recherche documentaire en 1994, Martine Darrobers et moi, nous avons toujours eu beaucoup de mal
    pour obtenir la possibilité de remettre à jour le contenu de cet ouvrage. Tout au plus, avons nous pu faire quelques modifications en 1998 et en 2001 (la dernière mise à jour de la webliographie date de mai 2001).
    Au début de 2005, nous préparions une refonte totale et une offensive auprès de l’éditeur pour la faire admettre, quand le décès brutal de Martine a stoppé cet élan et je n’ai plus entendu parler de Nathan.
    Au début de cette année, Nathan m’a “retrouvée”, j’ai reçu sans autres explications un contrat où il était question d’un texte qui aurait été remis quelques mois plus tôt. Je ne l’ai évidemment pas signé. J’ai appris plus tard et trop tard par une autre voie qu’une réimpression masquée par une nouvelle couverture était lancée.
    Je n’ai pas voulu cette pseudo-édition 2010 ; pour moi, ce livre n’existe plus. J’ai déconseillé son achat aux collègues qui m’ont posé la question, et il ne figure plus sur les bibliographies que je donne à mes étudiants depuis longtemps.
    Nicole Le Pottier
    NB. J’ai également posté ce commentaire sur bibliobsession

  8. @Nicole> Bonsoir et merci de votre réponse. Le billet est mis jour en conséquence.
    Ces pratiques sont littéralement stupéfiantes … j’espère que la visibilité donnée à cette parution obligera Nathan à faire, à tout le moins, amende honorable …

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