Démission des charges administratives.

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Envoyé ce jour 11 Mai à 22h45, sans les liens hypertextes …
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Monsieur le président de l'université de Nantes,
Monsieur le directeur de l'IUT de La Roche sur Yon,
Monsieur le chef du département Information et communication,
Madame la responsable de la licence professionnelle,

Par la présente, je vous remets ma démission des charges administratives suivantes :
– Responsable de l'option Métiers du Livre dans le DUT infocom
– Directeur des études (responsable emploi du temps) de la licence professionnelle Métiers de l'édition Spécialité : édition multi-supports, orientation jeunesse.

Cette démission est effective à compter de ce jour, Lundi 11 Mai 2009. Elle s'inscrit dans le cadre du mouvement qui affecte les universités françaises depuis maintenant plus de 12 semaines et elle m'apparaît aujourd'hui comme la seule réponse possible à l'attitude du gouvernement sur les différents dossiers au coeur de cette crise (masterisation, décret enseignant-chercheur, contrat doctoral, accord France-Vatican).
Ce faisant je rejoins les 1250 démissionnaires déjà déclarés dans les universités françaises. Cette démission n'est pas seulement symbolique même si les charges que je cesse aujourd'hui d'exercer ne donnaient lieu à aucune rémunération. Pour autant, ces charges, bénévolement assumées (ou pour des indemnités dérisoires) par l'ensemble des collègues au plan national, sont me semble-t-il de celles qui permettent à nos établissements de fonctionner normalement. Ce sont également elles qui permettent à nos étudiants de bénéficier de tout l'accompagnement qu'ils méritent.
Le manque de plus en plus criant de personnels administratifs à l'université, ainsi que la précarisation alarmante de ces derniers, entraîne depuis déjà de trop longues années, un report de certaines charges sur le corps enseignant. Or ces tâches prennent aujourd'hui une place de plus en plus lourde dans le quotidien des enseignants-chercheurs, trop souvent au détriment de leur activité de recherche et d'enseignement.
Je vais donc à compter de ce jour me consacrer exclusivement à ce pour quoi j'ai été recruté : l'enseignement et la recherche. J'attendrai la parution du "tableau d'équivalence des activités", censé précisément permettre la prise en compte et la reconnaissance de ces activités administratives,  point central du décret enseignant-chercheur mais pourtant étrangement non-encore rédigé ou à tout le moins non-rendu public, pour me reposer en connaissance de cause la question de mon engagement dans des tâches et activités administratives autres que celles faisant directement référence à mon service d'enseignement et de recherche (correction de copies, organisation de jurys et surveillance d'examen).

Monsieur le président,
Monsieur le directeur,
Monsieur le chef de département,
Madame la responsable de formation,

Je vous prie d'agréer mes plus sincères salutations et mon indéfectible attachement à une université laïque, républicaine et accessible à tous sans conditions de moyens sur l'ensemble du territoire national.

                                                Fait à La Roche sur Yon le 11 Mai 2009
                                                pour valoir ce que de droit.
                                                Olivier Ertzscheid


Olivier Ertzscheid
McF InfoCom
Université de Nantes
IUT la Roche sur Yon
Tel : +33 (0)2 51 47 35 28
Fax : +33 (0)2 51 47 35 21
olivier.ertzscheid@gmail.com
olivier.ertzscheid@univ-nantes.fr
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http://www.affordance.info
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5 commentaires pour “Démission des charges administratives.

  1. Olivier E., même si je peux parfaitement comprendre les oppositions qui agitent le milieu universitaire en ce moment, je reste interloqué par les modalités de cette -votre- grève. Il est en effet relativement ahurissant que :
    – les enseignants-chercheurs puissent faire grève sans aucune sanction financière (http://www.liberation.fr/societe/0101565823-facs-les-profs-bloqueurs-frappes-au-porte-monnaie), a fortiori pour des tâches administratives qui ne ressortent pas vraiment du bénévolat mais ne sont pas quantifiées statutairement ;
    – les premières victimes de cette grève administrative dans certaines universités soient des vacataires qui, ayant assuré des heures de cours ou de TD, se trouvent non payés depuis 5 mois faute d’une signature de l’enseignant-chercheur ad hoc… alors que les supposés signataires (en grève administrative) continuent de l’être !
    Infiniment respectueux du débat et défenseur du droit de grève, je suis tout autant attaché à la cohérence des actions.
    (et qu’on ne prétende pas que les cours non assurés pendant ces cinq mois le seront à l’été qui approche, au mépris du rythme des enseignements et des étudiants-travailleurs !)

  2. Bonsoir Mr Bertrand C. :
    Primo, j’ai été en grève pendant 2 mois et j’ai bien eu des retenues sur salaire. Mais, effectivement pas 2 mois de retenues. En même temps, pendant les 2 mois où j’étais gréviste, j’ai (eh oui …) continué à assurer la totalité (ou presque) de mes cours dans le cadre (notamment) de “cours hors les murs”, de la même manière que j’ai assuré toutes mes tâches administratives (y compris la gestion des emplois du temps, laquelle gestion n’entre ABSOLUMENT pas dans le cadre des attributions administratives statutaires).
    Bref : j’ai fait grève, j’assume, j’ai eu des retenues sur salaire, je les assume aussi. Et non, cela ne me gêne pas de ne pas avoir eu 2 mois de retenues sur salaire.
    Il faudrait donc cesser entre gens intelligents de reprendre à bon compte les inepties relayées par la presse et à peine digne d’un forum de discussion de l’UNI. (ceci étant dit avec toute l’estime que j’ai par ailleurs pour le boulot de libération qui n’a pas été, loin s’en faut, le journal le plus poujadiste dans la couverture de ce mouvement.)
    Enfin, concernant ce que je présume être votre cas personnel (c’est bien vous le vacataire non payé depuis 5 mois ?), la situation est effectivement anormale. Dans mon département d’IUT (qui gère des vacataires), les personnels administratifs et les enseignants en grève ont toujours signé en temps et heure les documents permettant aux vacataires d’être payés. Mais, sauf votre respect, ce n’est pas en faisant d’un cas tout à fait particulier une généralité applicable à l’ensemble du mouvement qui touche les unviersités depuis 15 semaines que l’on va contribuer à faire avancer le débat.
    Pour le dire autrement (et plus brièvement), de mon point de vue mais également au niveau national (à ce que je peux en juger), il ne me semble en aucun cas y avoir d’INcohérence dans les actions.
    Enfin sur votre dernière parenthèse (les cours non-assurés et les étudiants-travailleurs), et bien oui, il y a eu des cours qui ont sautés et ne seront pas rattrapables (comment pourrait-il en être autrement après 15 semaines de conflit). Et oui encore il y a des étudiants travailleurs (mais aujourd’hui quel est l’étudiant qui ne travaille pas …) qui ont été lésés … Mais je puis vous assurer que tout en le déplorant et en m’efforçant (et d’autrs avec moi) de limiter au maximum la casse pour ces publics, cette situation ne m’empêche ni de dormir ni de me regarder en face dans un miroir car il me semble aujourd’hui plus qu’hier parfaitement évident que les réformes gouvernementales amènent l’université républicaine doit dans le mur. J’espère me tromper.

  3. Tu vas jusqu’au bout, Olivier, bravo.
    Quand à BertrandC, il est manifestement mal informé.

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