Salon du livre 2008 : Louez des livres pour une heure …

Scoop n°1 …
Nous sommes à quelques heures de l’ouverture du Salon du livre, un salon qui au-delà des polémiques de rigueur, devrait permettre d’avancer sur plusieurs points liés au livre, au numérique, au livre numérique … et à leurs usages. Parmi ces points, la fameuse offre légale d’ouvrages sous droits, promise dans le cadre d’Europeana. La société Numilog (l’un des agrégateurs partie prenante de l’offre précédente), vient de lancer un dispositif de feuilletage en ligne (Numilog-reader) permettant l’accès partiel à des ouvrages sous droits avec la possibilité d’y rechercher en "plein-texte", exactement à la manière de ce que propose Google Book Search donc, mais avec en plus un système de location des ouvrages (sous droits et récents) à l’unité. Le communiqué de presse en date du 12 Mars (Téléchargement CP-Numilog.pdf) précise que :

  • "Les extraits consultables peuvent représenter, selon les éditeurs, jusqu’à 50 % de l’ouvrage."
  • "Au-delà du feuilletage gratuit, les internautes pourront consulter le livre en ligne pendant de courtes durées d’une heure ou de vingt-quatre heures. Les premiers prix pour cette location seront respectivement de 1 € de l’heure et de 2,5 € des 24 heures." Le dit service est baptisé "Books on demand".
  • "33 éditeurs ont ainsi choisi Numilog comme e-distributeur"

Seule inconnue à l’heure où j’écris ces lignes, le nombre d’ouvrages qui sera effectivement accessible.
Ce dispositif de feuilletage est d’ores et déjà disponible dans la version 2 de Gallica (voir un exemple concret ici). Toujours selon le même communiqué de presse :

  • "Les fonctionnalités de feuilletage et de location (…) seront proposées à la fois dans le cadre de Gallica 2 et sur tout le site de Numilog. Lorsque l’internaute sera un visiteur de Gallica 2, des liens lui seront proposés non seulement vers la librairie Numilog, mais également vers les sites d’autres librairies en ligne (…) afin soit d’acheter et de télécharger la version "ebook" à des formats variés (PDF, PRC) sur ces librairies partenaires, soit d’acheter la version imprimée quand elle est disponible."
  • et last but not least : "La démarche du projet Gallica 2, que partage Numilog, est en effet d’associer tous les libraires qui le souhaitent à ce nouveau canal de promotion et de vente des livres."

Au-delà des lignes d’affrontement que ne manquera pas de faire (re)naître ce communiqué, c’est, me semble-t-il, la première alternative crédible à GoogleBook Search, qui prend – enfin – en compte des usages partout avérés, ce qui n’est déjà pas si mal … Pour autant, elle doit encore prouver qu’elle sera une alternative efficace :

  • inconnue sur le nombre de titres disponibles ou à tout le moins la "volumétrie" visée,
  • inconnue sur la "ligne éditoriale" d’une telle entreprise, même si à la lecture des noms des 33 éditeurs engagés, la littérature académique et les manuels universitaires y occuperont certainement une grande place,
  • inconnue sur l’adhésion ou le refus des libraires et des autres éditeurs,
  • efficacité également à confirmer sur l’accès aux dits ouvrages via le moteur de recherche de Gallica.

(Source : communiqué de Numilog arrivé dans ma boîte mail // Temps de rédaction de ce billet incluant quelques petits tests sur les sites mentionnés : 2 heures)

12 commentaires pour “Salon du livre 2008 : Louez des livres pour une heure …

  1. Pas mieux !
    mais, quand même:
    – il n’y a pas une telle offre pour les bibliothèques, c’est plein tarif tout de suite (achat, location de livres numériques). Et d’ailleurs Gallica 2 ne l’a pas envisagé.
    – interopérabilité, mon c… [ c’est le Printemps des Poètes, profitons-en], du genre dans le contrat “non, pas Linux ce soir… j’ai mal à la tête”
    Allons au salon voir TOUTES les offres

  2. Mercure> Ah ben oui, ça on peut pas dire que l’interopérabilité soit la grande gagnante …
    Pour ce qui est des bibliothèques, la raison tient peut-être à des logiques de lobbying peu développées ou malhabiles, mais tu as surement là-dessus plus d’informations que moi 😉
    Faudra effectivement voir le reste des offres, et des scoops du salon … m’étonnerait que Numilog et Gallica soient les seules vedettes de cette édition … à suivre en tous les cas.

  3. Voilà, petit relais sur les Polyphonies la semaine prochaine sur le blog, j’attends ta présentation avec impatience.
    Le thème de la gratuité et l’intervention de Régis Debray la semaine derinière m’ont inspiré un petit exercice de style “Je fais un rêve…” qui en vaut bien d’autres…
    Mon fils m’a dit, papa t’a fumé un arbre…

  4. Merci Olivier pour cette belle réactivité!
    En ce qui concerne le nombre de titres: 1917 aujourd’hui à partir de Gallica 2, (bientôt 10 000 titres selon la ministre), beaucoup de nouveaux éditeurs en préparation. La ligne éditoriale? Pour le moment en effet plutôt littérature académique et sciences humaines, beaucoup de nouveautés: pour la première fois des “Que sais-je ?” en numérique, du Roger Chartier chez Albin Michel pour Aldus, bref je ne vais pas tous les citer mais il n’y a que du bon.
    Si vous trouvez que le reader est trop lent, ça va s’améliorer dans les prochaines heures.
    En ce qui concerne l’interopérabilité, je ne comprends pas vos remarques: ce service de lecture en ligne est accessible depuis tous les OS, Linux compris, il suffit d’un navigateur qui lit le flash et d’une connexion internet où est le problème?

  5. Cette annonce fait surgir beaucoup d’interrogations, d’autant qu’on ne sait toujours pas quand GoogleBook va enfin sortir le coeur de son offre (l’achat de titres au format numérique). Cette idée de location est en tout cas une belle manière de contourner les problèmes imposés par la Loi Lang au numérique (même prix que les ouvrages papier), même si les modalités de durée (une heure ou 24 heures), semblent peu compatibles avec les usages réels : pourquoi n’avoir pas proposé des offres de location plus longues (au moins la semaine) ?
    Je crois que cette annonce doit aussi nous interroger sur le partenariat Numilog/Gallica et notamment, sur le monopole (réel ? de fait ?) accordé à Numilog pour l’affichage de livres récents sur Gallica. Est-ce que d’autres offreurs de livres électroniques pourront s’y afficher également ? Leur faudra-t-il passer par la plateforme Numilog (et sous quelles conditions ?). Ne sommes-nous pas là face à un monopole de fait tout aussi condamnable que celui de Google que dénonçait la BNF ? Est-ce que ce widget permettra aussi aux libraires indépendants de proposer l’accès à leurs magasins en lignes, et pas seulement d’acheter sur quelques plateformes de cyberlibraires (tient, il n’y a que Lavoisier et L’Appel du Livre comme partenaire dans le NumilogReader) ?
    Enfin, la question de la trouvabilité de ses ouvrages via n’importe quel moteur de recherche reste toujours une question cruciale qui continuera longtemps à faire la différence entre les offres – et qui jouera longtemps à l’avantage du moteur de recherche américain.

  6. D’après ce que je sais, les éditeurs restent complètement libres dans leur stratégie et peuvent très bien s’afficher sur Gallica et pas sur Numilog. D’ailleurs, Cyberlibris va certainement faire une annonce lui aussi, Place des Libraires ouvre le 14 mars. D’autres portails à venir ? Comme les éditeurs sont propriétaires des fichiers (contrairement aux ambiguïtés des programmes Google et Amazon), ils feront ce que bon leur semble, je ne crois vraiment pas que Gallica impose un quelconque monopole.

  7. @Hubert: 1 heure et 24 heure, c’est un test, on est les premiers à proposer ça et on n’a fait aucune étude marketing, si nos clients trouvent ça trop court on allongera.
    Pour les librairies, nous n’avons pas commencé à prospecter, tout est ouvert.
    Enfin Numilog n’est pas le seul “e-distributeur” de Gallica 2. Chaque éditeur est libre de choisir son diffuseur, il n’y a aucun monopole, mais nous avons un peu d’avance sur nos concurrents.

  8. Je voulais ajouter une chose aussi, en tant que lecteur sur l’Iliad, c’est quand même moi la cible, non ? ; j’ai regardé les prix pratiqués, aucune envie d’acheter, vous le pensez bien. Je trouve que l’on voudrait enterrer la lecture numérique, on s’y prendrait pas autrement. C’est vraiment dommage et c’est ce qui va ressortir de tout cela au Salon du Livre malheureusement.

  9. Aldus les possesseurs de l’iliad ne sont pas la cible: ils ont dépensé 650 euros pour leur gadget, ils n’ont donc plus de sous pour s’acheter des livres 😉

  10. Je te rassure Guillaume, j’achète toujours autant de livres ; les Echos et les documents-pavés me suffisent pour l’instant sur l’Iliad et ont largement couvert mon investissement en terme de ramettes et cartouches depuis deux ans. Curieux de mesurer l’engouement massif du côté de possesseurs de Cybooks. Irène nous donnera son avis là-dessus sans aucun doute.

  11. Testé ici avec linux et firefox3-béta5, je peux utiliser la démonstration du lecteur sans problème.
    Mais quel dommage qu’on en soit encore à naviguer péniblement à coups de molette, de glissé/déposé ou a cliquer sur des flèches dans un coin pour tourner des pages !
    Si je veux afficher la page en entier et éviter de la faire défiler, son orientation portrait fait je « perd » 50% de mon écran et beaucoup de lisibilité : deux espaces inutiles de part et d’autre de la page, des caractères trop petits au milieu.
    Bravo à publie.net qui a passé ses documents en mode paysage.

  12. Pour info, il y a 3874 livres numériques disponibles via Gallica 2.
    Numilog (+ Gallimard) : 1935
    Cyberlibris : 1152
    Editeurs indépendants : 604
    La Documentation française : 104
    Retz : 37
    Tite Live : 16
    Nathan : 13
    i-Kiosque : 11
    Sofédis : 2

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