Science 2.0 : premier bilan d’étape

Quels sont les trois fondements de ce que l’on nomme science (à la louche …) ?

  1. Publications scientifiques : une logique de validation par les pairs permettant d’aposer les
    certifications nécessaires sur les nouvelles connaissances
  2. Bibliothèques : un archivage physique et une logique cumulative de construction de connaissance dont les bibliothéques sont les dépositaires.
  3. Bases de données : un stockage numérique et un accès réseau à de gigantesques entrepôts de production scientifique (bases de données)

A la relecture des quelques-uns de mes récents billets je note que :

  1. l’idée de publications scientifiques brisant la chaîne traditionnelle de validation / certification / publication est aujourd’hui en passe d’être réalisée : on peut commenter et discuter des résultats d’une recherche sans appartenir à un comité éditorial et/ou scientifique, et faire bien d’autres choses encore. Le peer-commenting (entre autres) ne tue pas le peer-reviewing, il renforce sa légitimité a priori et permet d’évacuer certains de ses plus problématiques biais. Nouveau modèle : PloS One (voir ce billet)
  2. le saint graal des bibliothèques, à savoir le catalogue, s’ouvre non seulement aux commentaires des utilisateurs mais également à des nouvelles logiques d’indexation profanes. Le meilleur des deux mondes : les folksonomies ne tuent pas les thesaurii, elles les revitalisent. Nouveau modèle : PennTags (voir ce billet)
  3. Les bases de données font voler en éclat la notion d’interrogation par champ pour proposer des modèles de type "onebox", tirant là encore le meilleur des deux mondes sans altérer le pertinence des résultats fournis. Nouveau modèle : HubMed (voir ce billet)

Certes, tout cela n’est pas vraiment nouveau. On en parle depuis longtemps. Depuis longtemps des expérimentations sont en cours ou très avancées. Mais, à mon sens, la convergence des indices décrits ci-dessus n’avait jamais été aussi forte.
Hybridation, ouverture des pratiques, des formats, des logiques de diffusion, de recherche et d’accès. Adéquation de plus en plus grande à des usages "grand public". Affirmation du renforcement de l’idée d’une nécessaire et inéluctable interopérabilité entre les sphères de la "connaissance sacrée" et du "savoir profane" (voir notamment la notion d’autorité cognitive chez Martin Lessard). Voilà probablement, alors qu’approche l’été, ce que je retiendrai de cette année comme élément majeur et radicale transformation du PUSSI (Paysage des Usages ScientifiqueS Internationaux) … (en plus il semblerait même que des chercheurs tiennent des blogs ! Tout fout l’camp ma pôv’ dame). Plus globalement, l’affirmation de "comportements pro-connaissance" qui semblent avoir trouvé leur biotope idéal.

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