L’avenir de la recherche : similaire et affinitaire.

La page Vissimweb est une application (Mashup) tournant sur le catalogue d’Amazon et permettant de visualiser une arborescence à 2 niveaux présentant des produits "similaires" à celui recherché (système de recommandation : "si vous avez aimé … , vous aimerez aussi …").
Plusieurs remarques …
Ce n’est pas la première application intéressante qui vient se calquer sur le plus gros catalogue culturel commercial de la planète, avec tous les risques de détournement que cela suppose dans le cadre de catalogues précisément "commerciaux". En revanche, pour l’avenir du Catalogablog, universitaire notamment, elle laisse entrevoir un champ d’expérimentation passionnant dans le domaine des interfaces de consultation et d’accès. Le catalogue 2.0 a donc de beaux jours devant lui.
Autre remarque : dans l’héritage des sites collaboratoires (partage de signets notamment, del.icio.us), on voit fleurir les sites de recherche par similarité et/ou par affinité. Dans la première catégorie, similarité, citons notamment Similicio.us, comme un lointain écho aux commandes "like:" ou "related:" (recherche de sites similaires) de nos chers moteurs.
Dans la deuxième catégorie – affinité -, on trouve notamment les énormes machines comme MySpace, ou les fonctionnalités de recommandation d’Amazon mais aussi de la plupart des sites dits de partage. Recherche du même, du semblable, de l’approchant, de l’identique.
En terme de stratégies de recherche d’information on dispose de trois situations de départ théoriques possibles*** :

  1. je sais précisément ce que je cherche : Exemple : le titre du dernier Harry Potter / je tape un mot-clé sur Google et/ou je vais sur le site qui en vend, et je le trouve (en général)
  2. je ne sais pas ce que je cherche : Exemple : une idée cadeau – un bouquin – pour le fils d’un voisin qui a adoré le dernier Harry Potter / j’utilise des sites "affinitaires" (cf plus haut et plus bas).
  3. je sais que je ne sais pas ce que je cherche : Exemple : je dois rédiger un mémoire sur "la littérature jeunesse en France depuis les années 70" / j’entame un processus d’apprentissage, j’utilise des moteurs
    cartographiques
    ou des techniques de clustering pour "faire émerger" ou
    cerner mon objet de recherche.

Si l’on admet donc pour les besoins de cette (rapide) démonstration, que les valeurs de similarité et d’affinité sont les deux leviers principaux de toute la vague dite du web social ou web 2.0, cela renvoie en écho au rêve de Bush dans son article fondateur "As we may think." Nous disposons effectivement aujourd’hui de machines qui sont autant de modes d’accès à l’information, dont le coeur de fonctionnement est associatif. Un associationnisme qui se déploie selon ces deux axes de l’identité de l’objet recherché (similarité) et de sa proximité "sémiotique" (affinité).
J’irai donc beaucoup plus loin que Tristan Nitot quand il indique (justement par ailleurs) que "le web 2.0 était la vision initiale de Tim berners Lee", en constatant que l’essence sociale du web (2.0 si l’on veut), était la vision initiale de Bush.

(Via Programmableweb)

*** Voir notamment : Belkin N., Helping People Find What They Don’t Know, in Communications of the ACM, August 2000, Vol. 43, No. 8.

2 commentaires pour “L’avenir de la recherche : similaire et affinitaire.

  1. Avant tout vu que c’est je crois mon premier commentaire sur ce blog : un immense merci à Olivier pour le travail qu’il réalise quotidiennement de veille, de synthèse et de réflexion sur les sciences de l’information.
    Un complément rapide à ce billet concernant les deux formes d’associationnisme, la notion de proximité peut être généralisée pour s’appliquer tant à la proximité sémiotique qu’à une proximité hypertextuelle ou topologique.
    Les représentations cartographiques utilisant des proximités sémiotiques (ne vaudrait il pas mieux parler de proximité lexicale d’ailleurs pour ce type d’outils…) proposerons des partitions (clusters) fortement différentes selon la méthode de clustering utilisée et créeront des liens entre les documents qui ne sont aucunement une manifestation des intentions des auteurs des pages liées. Hors qui mieux que les experts d’un domaine de connaissance donné (les auteurs des pages) peuvent de par leur activité de liaison hypertextuelle manifester quels documents sont en réelle proximité (au sens large alors) des leurs…

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